La dédollarisation : une stratégie de vaccination contre les sanctions ?

Dominique PlihonFinancial regulation and innovative financingPublicationsPublicationsResearch areaResearch FellowsComments Off on La dédollarisation : une stratégie de vaccination contre les sanctions ?
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Dominique Plihon

Si les États-Unis sont apparus comme la puissance mondiale dominante depuis la seconde moitié du XXe siècle, c’est non seulement en raison de leur puissance militaire, de leur avance technologique, de leur produit intérieur brut (PIB), mais aussi parce que le dollar constitue la monnaie internationale dans le cadre du système monétaire et financier international mis en place par les accords de Bretton Woods au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi n’hésitent-ils pas à profiter du privilège que leur confère l’hégémonie du « billet vert » pour l’utiliser comme une arme politique. Bien qu’encore majoritaire, la part du dollar dans les réserves de change des banques centrales a cependant fondu, de 72 % en 2000 à 59 % en 2023.
La supériorité économique et politique des États-Unis est plus largement remise en question par l’émergence de nouvelles puissances – Chine en tête – et par des stratégies visant à limiter la dépendance au dollar en tant que monnaie de réserve, de transaction ou de référence dans les échanges internationaux. La dédollarisation, c’est-à-dire la substitution du dollar par d’autres monnaies ou instruments financiers, se traduit par la volonté de certains États de renforcer leur souveraineté économique et de diminuer leur vulnérabilité à l’égard de Washington. Ce phénomène apparaît ainsi comme une réponse possible pour contrer les sanctions émises par les États-Unis et la communauté internationale, le dollar étant toujours la monnaie de référence pour une majorité de transactions.

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