Il existe une grande hétérogénéité de situations et de dépendances aux énergies fossiles, que ce soit
entre ménages, ou entre entreprises. Tenir compte de ces hétérogénéités est requis pour évaluer les
conséquences de chocs sur les prix des énergies, ou de dispositifs incitatifs, par exemple fiscaux, pour
réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2, ou encore les conséquences sur les
inégalités et la pauvreté d’évolutions énergétiques ou de scénarios de transition énergétique. A
l’occasion de ce séminaire, nous discuterons trois travaux français, récents ou en cours, qui analysent
les situations hétérogènes des ménages et des entreprises face à l’énergie et au Climat.
Date : Vendredi 18 novembre 2022, de 9h30 à 12h30. Accueil à 9h avec un petit déjeuner.
Lieu : EHESS, 54 bd Raspail, 75006 Paris. Salles du conseil BS1_28 et BS1_05
Séminaire organisé par la Chaire Energie et Prospérité, l’Ademe, et l’EHESS.
Inscription obligatoire sur ce lien
Programme indicatif, qui sera mis à jour le cas échéant
Bruno Quille – Commissariat Général au Développement Durable : Evolutions énergétiques récentes : quels effets inégaux entre ménages ?
Le Bureau de la Transition Ecologique (Ministère de la Transition Ecologique) présentera divers travaux réalisés à l’aide du modèle de microsimulation Prometheus. Celui-ci permet de modéliser et décomposer les facteurs de l’évolution de la facture énergétique des ménages sur une année donnée mais aussi sur longue période. Le modèle permet aussi de mettre en évidence et de quantifier l’hétérogénéité verticale des factures et du poids des dépenses énergétiques dans le revenu, selon les déciles de niveau de vie, mais aussi horizontale, au regard des caractéristiques socioéconomiques (zone d’habitation, type de logement, km parcourus etc.). Il est enfin possible de simuler des hausses de prix d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et de quantifier l’impact selon les ménages et ces caractéristiques socio-démographiques, en montrant l’inégalité face aux hausses récentes des prix.
Matthieu Petiteville – Chaire Energie et Prospérité et Ademe : Scénarios Transition(s) 2050 de l’Ademe : quels effets inégaux entre ménages ?
Nous présentons des premiers résultats d’une évaluation prospective de l’évolution des inégalités sociales dans les scénarios de transition écologique de l’Ademe (2021) aux horizon 2030 et 2050. Ces scénarios de transition vers une neutralité carbone décrivent de nombreux effets qui peuvent affecter les ménages, interagir avec les inégalités existantes ou en créer de nouvelles. L’objectif de l’étude est d’évaluer et comparer les conséquences redistributives possibles en utilisant le modèle de microsimulation Matisse. Ce modèle utilise les données de l’enquête Budget de Famille de 2017 et distribue différentes variables d’évolution agrégée des scénarios Ademe : l’évolution de la démographie, des paniers de consommation, des revenus, des prix et des emplois qui proviennent de simulations macroéconomiques, ainsi que les transformations techniques inédites qui déterminent leurs besoins énergétiques futurs (rénovation des logement, remplacement de véhicules, etc.).
Paul Dutronc-Postel – Institut des Politiques Publiques : Fiscalité générale des entreprises : quelle relation entre fiscalité et empreinte carbone ?
Les réformes de la fiscalité des entreprises françaises sont-elles neutres du point de vue de l’empreinte carbone du tissu productif français ? Pour répondre à cette question, nous construisons différentes mesures de l’empreinte carbone des entreprises françaises, à l’échelle de chaque unité légale. Les émissions carbone liées aux consommations énergétiques des entreprises sont fortement concentrées parmi les entreprises les plus émettrices, avec une dimension sectorielle importante ; la relation entre productivité et intensité carbone des entreprises suit une courbe en U inversée, les entreprises les plus productives étant également les moins intenses en carbone. Une fois construite cette représentation des émissions et de l’empreinte carbone des entreprises, nous l’apparions avec des données fiscales qui nous permettent de décrire les corrélations entre l’exposition fiscale des entreprises et l’intensité carbone de leur production ; cette démarche permet d’ajouter une dimension environnementale à l’évaluation systématique des effets des réformes fiscales, que celles-ci aient une visée explicitement environnementale ou non. Nous mettons en évidence une relation croissante entre intensité carbone de la valeur ajoutée et impôts de production, et une relation décroissante entre intensité carbone de la valeur ajoutée et impôt sur les sociétés.
The 11th edition of the annual International Conference on Mobility Challenges brings together experts from academia and industry, pushing the frontier of challenges at the intersection of automotive, energy, and mobility sectors. We welcome internationally renowned speakers as well as participants from the three sponsoring chairs, along with specialists from a wide range of...