Article publié dans la Revue d’Economie financière (REF 130 – juillet 2018)
Les investisseurs institutionnels sont devenus les principaux acteurs des marchés financiers internationaux, à côté des banques systémiques. Ces acteurs offrent des services financiers différents mais, selon la théorie, ils ont pour fonction commune de réduire les imperfections des marchés et d’assurer l’ajustement global entre l’épargne et l’investissement. Cependant, l’observation montre que, dans la réalité, le comportement de ces acteurs est affecté d’un biais court-termiste, qui s’explique notamment par leur politique de délégation de la gestion de leurs actifs. Ce comportement contribue au déséquilibre global entre épargne et investissement, les excédents d’épargne ne pouvant participer au financement des innovations et de la production faute d’investisseurs à long terme. Bien que disposant d’un passif stable et à long terme, certains investisseurs institutionnels ne sont pas en mesure de se projeter sur un horizon long, supérieur aux cycles conjoncturels, car ils ne parviennent pas à s’affranchir des contraintes de liquidité et de la volatilité des marchés. Les facteurs institutionnels, réglementaires et comptables, qu’il serait souhaitable de réformer, semblent contribuer à ce biais court-termiste. Cette situation suggère également que de nouvelles modalités d’intermédiation financière sont nécessaires, telles que celles réalisées par les banques publiques de développement, qui fonctionnent déjà dans certains pays, comme l’Allemagne, le Brésil et la France.
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