Article publié dans la Revue Internationale et Stratégique
Les crises des dernières décennies, qu’elles soient relatives à la finance, aux dettes souveraines, ou même sanitaire, n’ont pas définanciarisé le monde. Tout au contraire. Selon le rapport établi chaque année par le Financial Stability Board, qui prend la mesure de l’ensemble des actifs au bilan de toutes les catégories d’institutions financières – banques, non-banques, banques centrales –, la taille de la sphère financière a doublé depuis la crise de 2007-2008. À la différence toutefois du développement accéléré de la sphère financière initié dans les années 1980, qui s’inscrivait dans une politique de libéralisation visant à « libérer » le secteur bancaire et financier de la tutelle publique, l’accélération de la financiarisation au cours des quinze dernières années a été portée par une aide massive et une intrusion marquée de la puissance publique. Ce retour de la puissance publique ne s’est pas illustré par la profondeur des réformes post-2008 : si des réformes ont certes eu lieu, elles n’ont en rien infléchi la trajectoire de la finance d’avant-crise ni les modèles d’activité de ses acteurs. C’est la gestion de crise par les banques centrales au moyen d’une création massive de monnaie centrale mise à la disposition des banques et des marchés financiers qui explique à la fois le retour de la puissance publique et la poursuite de la financiarisation. La gestion de crise financière, puis sanitaire, n’a pas seulement sauvé le capitalisme financier de l’effondrement, elle l’a approfondi, allant jusqu’à financiariser la monnaie légale de la banque centrale…
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