Cet article porte sur la prise en compte des risques et opportunités climatiques (ROC) dans la gouvernance d’entreprise. Il dresse un état des lieux des pratiques de gestion et de contrôle de la décision que les sociétés du SBF 120, de l’HDAX et du FTSE100 mettent en place en 2019 pour intégrer le climat dans leur stratégie de développement. Ce travail propose une étude statistique comparative à partir des données de l’enquête CDP considérée comme la référence en matière d’information climatique. Nos résultats montrent que l’ensemble des grandes capitalisations boursières européennes traitent les ROC de manière assez similaire dans leur modèle de gouvernance d’entreprise. Elles mobilisent des dispositifs de surveillance (conseil d’administration) et d’incitation (mesures de récompenses) traditionnels pour limiter l’asymétrie informationnelle en matière de climat et lutter contre les menaces de comportements opportunistes sous-jacents. Toutefois, deux différences principales apparaissent, qui s’expliquent notamment par les environnements juridiques et institutionnels distincts auxquels appartiennent les entreprises. En matière de contrôle, les enjeux climatiques font l’objet d’un traitement non spécialisé et individuel dans les sociétés britanniques, spécialisé et individuel dans les sociétés françaises, et spécialisé et collectif dans les sociétés allemandes. En matière d’incitation, les récompenses monétaires sont davantage mobilisées par les sociétés françaises et les récompenses non monétaires par les sociétés allemandes. Cet article souligne également un certain nombre de failles dans le processus de décisions portant sur les ROC défavorables à la transparence de l’information et formule des recommandations pour les dépasser.
L’article est disponible sur demande, en envoyant un mail à Cécile Cézanne.
