Thèse soutenue par Hadrien Lantremange, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le 18 février 2022.
Le problème de la crise écologique est d’une difficulté redoutable pour la rationalité économique s’il y a tout lieu de craindre qu’elle contraigne sensiblement l’utilité des agents, l’écologie scientifique n’apparaît pas à même, du fait de la complexité de son objet, de fournir à l’économie des appuis simples pour une intégration rationnelle univoque. Les entités écologiques ne sont pas des « biens environnementaux » : elles ne sont ni stables, ni discrètes, ni homogènes, mais s’entremêlent dans le temps et l’espace, à la fois lourdes d’une histoire singulière et perméables aux influences de leur environnement. Intégrer de tels objets dans un schéma instrumental général exige, dès lors, d’aller au-delà de l’application de simples jeux d’équivalences : les structures réelles requièrent d’être suivies de près, en assurant ici le maintien de régularités, là leur modification lente. Face à ces difficultés, une nouvelle nécessité apparaît qui conditionne le succès de l’intégration : la « malignité » de la rationalité instrumentale elle-même, la détermination des agents à opérer l’intégration. Or cette condition, avec l’extension du champ de la raison instrumentale, apparaît de plus en plus compromise. Il faut compter, en effet, avec le débordement du domaine des moyens, qui tend à produire, dans la modernité tardive, une érosion de la souveraineté subjective, une « décomposition du sujet », selon l ‘expression de T W. Adorno. Est faite ici la supposition que le problème écologique est un problème double, en réalité : qu’il interroge la possibilité d’une rationalisation des entités écologiques, mais aussi, plus indirectement, la robustesse des finalités de l’agent.
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