Ce séminaire avait pour objet de faire un état des lieux des politiques d’investissement et de financement, notamment dans le cadre du Plan Climat, de la Caisse des dépôts et Consignations.
La transition énergétique et écologique soumet les systèmes financiers à un triple défi : le changement climatique et ses effets prennent en premier lieu place à très long terme au regard de l’horizon décisionnel de la plupart des acteurs financiers – c’est « la tragédie de l’horizon » soulignée par l’économiste et banquier Mark Carney en 2015. Ensuite, la dimension systémique du risque climat, est susceptible d’affecter le fonctionnement global du système financier comme lors de la crise financière de 2008. Enfin, la transition climatique nécessite des investissements considérables, estimés à environ 2 % à 3 % du PIB chaque année selon les Nations unies. Ce qui pose la question de leur financement et des acteurs qui en sont à l’origine.
Dans la mesure où les intermédiaires financiers publics (IFP) – plus connus sous le nom de banques publiques d’investissement ou banques de développement – jouent un rôle stratégique dans de nombreux pays pour leur capacité à financer des projets de taille importante, à maturité longue, générant des externalités positives, ils peuvent devenir les piliers d’un nouveau modèle de financement à long terme soutenable.
Leurs missions leur sont confiées par l’État et consistent notamment à mener une politique de financement social et contra-cyclique dans une logique keynésienne de stabilisation, et à contribuer au financement d’opérations risquées et d’entreprises innovantes suivant une logique schumpétérienne de soutien à l’innovation. Enfin, dans la mesure où la transition climatique requiert des financements massifs que les banques et les investisseurs privés ne peuvent réaliser seuls, elles ont aussi un rôle stratégique de « catalyseurs » des financements. Selon l’économiste Mazzucato, ces acteurs financiers publics font partie des leviers dont dispose l’État pour remplir ses fonctions d’assureur et de preneur de risque, parmi d’autres instruments tels que la régulation financière et prudentielle, et la planification écologique et sociale.
Mais, en pratique, les IFP sont d’une grande diversité et mal répertoriés. Quant à leurs politiques en direction de la transition écologique, elles sont relativement récentes et encore peu explorées.
En France, le groupe Caisse des dépôts et consignations est le principal intermédiaire financier public et joue un rôle stratégique pour accompagner la transition écologique et la lutte contre le changement climatique.
Ce séminaire avait pour objet de faire un état des lieux des politiques d’investissement et de financement, notamment dans le cadre du Plan Climat, de la Caisse des dépôts et Consignations. Par ailleurs, il s’agira d’analyser comment les politiques publiques européennes s’appuient sur les investisseurs publics de long terme pour favoriser le financement de la Transition écologique et de caractériser les stratégies de portefeuille (actions/obligations) de la Caisse au regard de scenarios inférieurs et supérieurs de 2 degrés.
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Ce séminaire a été organisé et animé par Sandra Rigot et Dominique Plihon, de l’Université Sorbonne Paris Nord et chercheurs de la Chaire Energie et Prospérité.
Ce séminaire sera consacré aux enjeux de gouvernance d'entreprise en lien avec la transition écologique.