Article publié dans la revue Économie appliquée
Un modèle économétrique SFC de l’économie française est présenté pour étudier les effets des politiques monétaires non-conventionnelles et l’impact d’une version simple de la monnaie électronique banque centrale. Différentes formes de politiques monétaires non conventionnelles sont évaluées.
Tout d’abord, une distribution de monnaie hélicoptère en faveur du gouvernement pour financer des investissements publics supplémentaires ou des transferts sociaux a un effet de relance sans augmentation de la dette publique. Toutefois, en contrepartie, la richesse et les fonds propres de la banque centrale se détériorent d’un montant équivalent au choc initial. Si l’intervention n’est pas ponctuelle et limitée, cette évolution pourrait être problématique. Il semble difficile de financer de grands programmes d’investissement public pour la transition bas carbone par cette simple
distribution de monnaie hélicoptère.
Deuxièmement, la combinaison de l’endettement public et du rachat par la banque centrale est décrite et semble proche du cas où il n’y a pas de rachat.
Troisièmement, l’annulation partielle de la dette publique détenue par la banque centrale est examinée. Elle a pour contrepartie une dégradation de la richesse et des fonds propres de la banque centrale qui sont trop importants pour rester sans conséquences. La marge de manœuvre pour financer les dépenses publiques reste limitée.
Quatrièmement, la recapitalisation des fonds propres de la banque centrale est traitée. Elle soulève également des problèmes et ne peut se faire par un “simple clic”.
Enfin, l’impact de la monnaie électronique banque centrale (limitée aux agents nationaux) est examiné en introduisant un nouveau type d’actif dans une version simple. La distribution de la monnaie électronique banque centrale au gouvernement ou aux ménages a des effets semblables à ceux de la monnaie hélicoptère.
La structure du modèle est analogue à celle des modèles de SFC au niveau national déjà existants, avec une dynamique axée sur la demande, un comportement d’accumulation kaleckien et une norme d’endettement. Une contrainte d’offre donne lieu à une fonction de production simple qui détermine la production potentielle et permet le calcul d’un écart de la production. Le niveau général des prix dépend d’une règle de fixation des prix par mark-up, fonction des coûts salariaux unitaires, avec un effet des pressions de la demande. La valeur ajoutée est répartie entre les différents agents en fonction de paramètres structurels simples. Sa répartition entre salaires, profits et autres opérations de redistribution repose sur une relation salaire-prix-chômage. Les méthodes de financement par crédit bancaire, émission d’obligations et d’actions, ainsi que le comportement d’investissement financier sont décrits pour chaque agent. Les simulations dynamiques sur le passé sur la période 1996-2019 donnent des résultats acceptables.
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